Pour ma première soirée à l'Opéra, j'avais reçu l'invitation le matin même. Cette fois, elle est arrivée la veille, par l'intermédiaire de Mlle Fushia. Un coup de fil à Mlle Amaranthe confirme ce que je craignais : elle n'est pas disponible, trop prise par son travail pour l'être par de vigoureux étalons. Qu'à cela ne tienne, je propose d'inviter la Jeune fille au lion à nous rejoindre. Dérogeant à sa règle première de ne jamais annuler une activité verticale au profit d'une horizontale, elle accepte.
Rendez-vous est pris à deux pas de là. Un inspecteur des impôts m'ayant offert un café à l'autre bout de Paris, je suis en retard. Quand j'arrive, mes acolytes sont déjà là, y compris la Jeune fille au lion, qui a su reconnaître des libertins au milieu de la faune d'un bar ordinaire. A croire, décidément, que nos intentions libidineuses sont visibles à nos tenues ou nos regards.
Le temps de picorer une frite dans une assiette abandonnée et nous partons vers notre destination, pas bras-dessus bras-dessous, mais presque. On m'informe du scénario de la soirée, similaire au précédent. L'invitée de C*** est une ingénue que nous avons la tâche d'initier au libertinage. Nous nous divisons en couples pour parfaire l'illusion d'un dérapage...
... Mais une fois en haut, je m'aperçois rapidement que le jeu est éventé. Les convives évoquent déjà la suite de la soirée devant F*** qui semble savoir parfaitement où elle met les pieds. Et le reste.
Les lumières s'éteignent, l'orchestre se lance dans le prélude, nous dans les préliminaires. Les combinaisons exactes échappent déjà à mon souvenir, d'autant plus qu'elles ont peu d'importance au final. Des bouches se cherchent, des mains se perdent. Des corps trouvent d'autres corps, s'arque-boutent et quelques gémissement doivent être étouffés.
Je suis seul assis sur la banquette, les trois femmes penchées vers moi, chacune prises en levrette. Je baguenaude de l'une à l'autre, exultant de les toucher si intimement toute les trois à la fois, dans un magma magnifique.
Nous nous arrêtons naturellement un peu avant l'entracte, signal de l'ouverture des bouteilles de champagne et occasion de découvrir nos partenaires de façon plus conviviale que charnelle. F*** provoque la jalousie de ses consoeurs en disant, avec son délicieux accent que je n'ai pas réussi à identifier, qu'elle possède des Louboutins, ce qui seraient des espèces de chaussures magiques modernes, digne des bottes de Sept Lieues ou des chaussons de vair.
La lumière s'éclipsant à nouveau, nous reprenons de plus belle nos appareillages libidineux. Au jeu qui consiste à former le plus grand nombre d'assortiments possibles, alors cette soirée a assurément fixé un nouveau record.
Alors que j'enfonce tendrement mes doigts dans les chairs serrées de F***, les applaudissements marquant la fin du spectacle sonnent comme un coup de tonnerre. Nous nous séparons tous pour nous refroquer avant le retour des lumières ou, pire, l'arrivée précoce d'un ouvreur. Une fois présentable, ce sont les reliquats de nos agapes qui doivent disparaître : verres, bouteilles et préservatifs.
Dans l'agitation, je n'ai pas pris le temps d'enfiler mes sous-vêtements, qui atterrissent dans ma poche. C'est donc nu sous mon pantalon que je sors du bâtiment au bras de la Jeune fille au lion dont les talons descendent lentement les marches monumentales.
Il n'est pas tard, autre avantage des soirées de ce type, mais le bar où nous nous dirigeons en grappe nous ferme ses portes sous le nez. Dépités, nous nous résignons à nous séparer après un dernier baiser, qui vers sa voiture, qui vers son métro ou son bus.
Rendez-vous est pris à deux pas de là. Un inspecteur des impôts m'ayant offert un café à l'autre bout de Paris, je suis en retard. Quand j'arrive, mes acolytes sont déjà là, y compris la Jeune fille au lion, qui a su reconnaître des libertins au milieu de la faune d'un bar ordinaire. A croire, décidément, que nos intentions libidineuses sont visibles à nos tenues ou nos regards.
Le temps de picorer une frite dans une assiette abandonnée et nous partons vers notre destination, pas bras-dessus bras-dessous, mais presque. On m'informe du scénario de la soirée, similaire au précédent. L'invitée de C*** est une ingénue que nous avons la tâche d'initier au libertinage. Nous nous divisons en couples pour parfaire l'illusion d'un dérapage...
... Mais une fois en haut, je m'aperçois rapidement que le jeu est éventé. Les convives évoquent déjà la suite de la soirée devant F*** qui semble savoir parfaitement où elle met les pieds. Et le reste.
Les lumières s'éteignent, l'orchestre se lance dans le prélude, nous dans les préliminaires. Les combinaisons exactes échappent déjà à mon souvenir, d'autant plus qu'elles ont peu d'importance au final. Des bouches se cherchent, des mains se perdent. Des corps trouvent d'autres corps, s'arque-boutent et quelques gémissement doivent être étouffés.
Je suis seul assis sur la banquette, les trois femmes penchées vers moi, chacune prises en levrette. Je baguenaude de l'une à l'autre, exultant de les toucher si intimement toute les trois à la fois, dans un magma magnifique.
Nous nous arrêtons naturellement un peu avant l'entracte, signal de l'ouverture des bouteilles de champagne et occasion de découvrir nos partenaires de façon plus conviviale que charnelle. F*** provoque la jalousie de ses consoeurs en disant, avec son délicieux accent que je n'ai pas réussi à identifier, qu'elle possède des Louboutins, ce qui seraient des espèces de chaussures magiques modernes, digne des bottes de Sept Lieues ou des chaussons de vair.
La lumière s'éclipsant à nouveau, nous reprenons de plus belle nos appareillages libidineux. Au jeu qui consiste à former le plus grand nombre d'assortiments possibles, alors cette soirée a assurément fixé un nouveau record.
Alors que j'enfonce tendrement mes doigts dans les chairs serrées de F***, les applaudissements marquant la fin du spectacle sonnent comme un coup de tonnerre. Nous nous séparons tous pour nous refroquer avant le retour des lumières ou, pire, l'arrivée précoce d'un ouvreur. Une fois présentable, ce sont les reliquats de nos agapes qui doivent disparaître : verres, bouteilles et préservatifs.
Dans l'agitation, je n'ai pas pris le temps d'enfiler mes sous-vêtements, qui atterrissent dans ma poche. C'est donc nu sous mon pantalon que je sors du bâtiment au bras de la Jeune fille au lion dont les talons descendent lentement les marches monumentales.
Il n'est pas tard, autre avantage des soirées de ce type, mais le bar où nous nous dirigeons en grappe nous ferme ses portes sous le nez. Dépités, nous nous résignons à nous séparer après un dernier baiser, qui vers sa voiture, qui vers son métro ou son bus.
Une « jeune fille au lion » ? c'est louche !
RépondreSupprimer(ça change des fleurs en tout cas)
Ma foi, ça m'avait l'air pas mal !!!
Honte à toi de ne pas connaitre le maitre, que dis-je le seigneur Louboutin...
RépondreSupprimerPour la peine je te snobe, et m'en vais retrouver mes bêtes de tous poils.
Ce billet me fait rêver, d'autant qu'il complète délicieusement les précédents autour du même thème... Le rêve se précise...
RépondreSupprimerEt si on organisait quelque chose s'en rapprochant ici dans le sud-ouest? Mais où? Hummm...
Je n'ai jamais pratiqué ces soirées à l'Opéra mais en ai entendu beaucoup de bien.
RépondreSupprimerVotre description donne trés envie d'y goûter de plus près.
Et bonne année en passant.
J'adore cette idée!
RépondreSupprimerIl y a un coté éphémère à croquer.
Merci pour ce petit billet bien plaisant!