Pour ma première soirée à l'Opéra , j'avais reçu l'invitation le matin même. Cette fois, elle est arrivée la veille, par l'intermédiaire de Mlle Fushia. Un coup de fil à Mlle Amaranthe confirme ce que je craignais : elle n'est pas disponible, trop prise par son travail pour l'être par de vigoureux étalons. Qu'à cela ne tienne, je propose d'inviter la Jeune fille au lion à nous rejoindre. Dérogeant à sa règle première de ne jamais annuler une activité verticale au profit d'une horizontale, elle accepte. Rendez-vous est pris à deux pas de là. Un inspecteur des impôts m'ayant offert un café à l'autre bout de Paris, je suis en retard. Quand j'arrive, mes acolytes sont déjà là, y compris la Jeune fille au lion, qui a su reconnaître des libertins au milieu de la faune d'un bar ordinaire. A croire, décidément , que nos intentions libidineuses sont visibles à nos tenues ou nos regards. Le temps de picorer une frite dans une assiette abandonné...