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L'Utopie pornographique

En dehors de la beauté des corps, de l'imagination des positions et de l'élégance ou, au contraire, de la crudité des images, la pornographie a, en soi, quelque chose de fascinant. Elle ouvre une fenêtre vers un monde merveilleux, une réalité parallèle où le sexe est roi, où la liberté est reine, où tout le monde a envie de tout et de tout le monde.

Notre monde est plein de contraintes, de difficultés, dans tous les domaines et notamment pour la sexualité. Dans l'univers dépeint par la pornographie, il n'est pas question de doutes, ni de maladie, ni de frustration. Quand deux personnages d'un film érotique se plaisent, ils bandent, elles mouillent, ils baisent et tout le monde jouit.

Evidemment, la fiction présentée par la pornographie n'est pas transposable dans la réalité. C'est une utopie.

Le lieu qui pourrait s'en approcher le plus est sans doute le club libertin. Et pourtant, on est loin d'une telle disponibilité, d'une telle facilité.

Même entre gens qui se plaisent, une foultitude de facteurs extérieurs font que la concrétisation n'est pas assurée. Dans le cas de couples, il faut que l'attraction soir réciproque pour les quatre. Il faut dépasser sa timidité, que les limites de chacun soient compatibles et que l'on tombe au bon moment l'un pour l'autre.

Et ensuite, il faut encore arriver à trouver son désir, à faire abstraction de son environnement, à prendre du plaisir. Et l'on n'est pas à l'abri d'une crise de jalousie qui frappe sans prévenir, d'une explosion de préservatif, ou simplement d'une déception.

Naïvement, avant d'aller en club, je n'avais pas pensé à tout cela. Je pensais, j'espérais, y trouver l'utopie pornographie. Je n'ai pris conscience de mon erreur qu'en me confrontant à la réalité, en prenant des bleus. L'apprentissage a été long, mais je sais maintenant que le libertinage a plus à voir avec le monde réel qu'avec un rêve.

Commentaires

  1. (Note: ce billet a été écrit avant le précédent, bien que je ne le publie qu'aujourd'hui.)

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  2. Et c'est très bien de l'avoir publié !

    Je pense que certaines voix qui se lèvent contre les clubs ces temps-ci se sont tout simplement pris la réalité en plein tête alors qu'ils n'étaient que de doux et naïf rêveurs.

    Et aussi parce que malgré tout, le libertinage ne convient pas à tout le monde.

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  3. Mon avis sur la question de ma maigre expérience: rien ne vaut une bonne petite partouze en appartement privé!

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  4. Une fois n'est pas coutume, c'est moi qui vais mettre des propos divergeants des tiens sur ton blog. Comme apparemment on ne peut pas jouer avec les couleurs ici, je vais mettre mes commentaires en majuscules.
    "Quand deux personnages d'un film érotique se plaisent, ils bandent : OUI, elles mouillent : SOUVENT A L'AIDE DE FLUIDES SYNTHETIQUES AJOUTES, ils baisent : OUI et tout le monde jouit : LES FEMMES, JAMAIS, JE TE METS AU DEFI DE ME MONTRER UN ORGASME REEL DE FEMME DANS UN FILM PORNO - L'ACTION S'ARRETE GENERALEMENT QUAND L'HOMME A EJACULé"
    Par contre, l'éjaculation sur le visage féminin est devenue un standard des films pornos et cela ne contribue en rien à de l'utopie, à part pour des hommes tellement mal dans leur peau qu'ils ne peuvent bander qu'en s'imaginant être un matador de femmes virtuelles.
    Et je pense aussi que pour la plupart des femmes, le libertinage ne représente pas de prime abord une utopie, mais un espace où elles ont peur qu'on leur manque de respect. Ce n'est qu'après leurs premiers pas dans le monde libertin qu'elles ont le sentiment que s'y exercent des interactions dans lesquelles, au contraire, elles sont infiniment libres et respectées. Et alors, ce n'est plus de l'utopie mais une nouvelle dimension qu'elle découvrent sans avoir pu l'imaginer auparavant.
    Mais les expériences des hommes et des femmes sont très différentes, c'est entendu... :)

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  5. Attention, dans la phrase que tu cites, je parle bien des personnages, et non des acteurs. Ce qui relève de l'utopie, c'est bien ce qui arrive aux personnages de la fiction que présente le film pornographique. Evidemment, la réalité du tournage est tout autre, et sans doute pas très plaisante, ni pour l'homme, ni pour la femme. Ils trichent, ils sont maquillés, ils font semblant ... Bref, je sais bien que c'est un film, pas un documentaire ! :)

    Le deuxième point que tu soulèves est intéressant. Je préciserais bien que tous les hommes non plus ne cherchent sûrement pas une utopie pornographique telle que je la décris. Certains peuvent venir pour tirer un coup ou pour vivre les fantasmes malsains de domination à deux balles dont tu parles aussi.

    Par ailleurs, je trouve que c'est une autre forme d'utopie que de dire que les femmes sont "infiniment respectées" dans le milieu libertin. Il ne faudrait pas faire croire que c'est un milieu parfait et sans défaut. Ce serait un extrême opposé à celui que présente Mme Giard, et pas plus vrai ! Il y a aussi des cons chez les libertins, des gens qui manquent singulièrement de respect à autrui (dans toutes les combinaisons de sexe d'ailleurs). J'en ai rencontré plusieurs, hélas.

    Cela dit, c'est vrai que le respect est important, parce que sans lui, la possibilité même de libertiner s'effondre. Les irrespectueux ont donc tendance à se faire taper sur les doigts.

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  6. Je persiste! Les personnages de femmes n'ont pas d'orgasmes dans les pornos, à part bien sûr des jouissances fontaines truquées, mais non, autant que j'ai pu le voir, elles ne sont pas supposées jouir.
    Et pour ce qui est du respect, certes, il y a des irrespectueux, mais :
    - ils sont rares et assez facilement détectables
    - on est généralement débarassés d'eux par les autres clients directement ou par l'intermédiaire des responsables avant qu'ils ne sévissent
    - si l'on doit remettre quelqu'un à sa place, on sait qu'on sera immédiatement soutenue par les autres clients et responsables
    - dans la rue, en revanche, on est loin d'avoir toutes ces garanties-là
    - on peut dire oui ou non sans jamais être traitée de salope :)
    - il n'y a pas de viols dans les établissements libertins
    Voilà pourquoi je dis "infiniment respectées". Il existe peut-être sur une autre planète un endroit où les irrespectueux n'existent pas du tout. Mais sur la nôtre, à part dans le milieu libertin, je ne vois pas d'espaces où une femme puisse mieux conjuger liberté sexuelle et respect... Et voilà pourquoi je suis libertine! CQFD
    Bisous!

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  7. Puisqu'on parle bien des personnages et pas des actrices, je persiste aussi à être étonné. Dans les films pornos que je regarde, j'ai l'impression que les personnages féminins ont du plaisir et des orgasmes. Souvent simulés et mal simulés, mais tout de même ce qui est censé être des orgasmes.

    Certes, c'est rarement mis en avant, et jamais au même point que l'éjaculation masculine.

    D'ailleurs, dans sa très vaste majorité, la pornographie n'existe que dans un seul but : être le support de la masturbation masculine, notamment dans des cabines de sex-shop. Cela explique nombre de ses travers.

    Après réflexion, je suis tout à fait prêt à concéder que les orgasmes féminins y sont tellement secondaires et mal interprétés qu'ils puisse paraître inexistants à des yeux de femmes, plus exigeantes que moi sur ce sujet.


    Pour la question du respect, je suis globalement d'accord avec toi maintenant qu'il y a ce bémol. Je reste cependant un peu moins optimiste que toi vu mes expériences.

    Mais là aussi, c'est vrai qu'en tant qu'homme, la rue est pour moi un environnement moins hostile que le club libertin, où je me sens bien plus fragile !

    (Entre parenthèses, je rappelle qu'une bagarre avait fait un mort à l'Acanthus en 2007... Même si c'est anecdotique, cela prouve bien qu'il n'y a pas que des bisounours en clubs.)

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  8. Ah oui, la bagarre à l'Acanthus!
    Oui mais si tu compares cela aux statistiques de bagarres dans les clubs classiques et à leurs portes, effectivement c'est très anecdotique! Et je ne parle pas des statistiques de viols.
    Certes ce n'est pas un monde de bisounours mais c'est pour le moment celui qui me paraît le plus proche de l'idéal.
    Et au sujet des bagarres et de la gestion difficile des hormones, cela me faît penser à ces scènes de sexe sur la plage du Cap où une femme ou un couple peuvent être environnés de centaines d'hommes en rut - oui oui, je l'ai vu encore il y a peu. Cela pourrait dégénérer à tout instant, tant en bagarre entre les hommes qui veulent se faire remarquer de la femme, qu'en violence ou en viol envers cette femme qui ne peut évidemment s'amuser avec tout le monde. D'autant qu'il n'y a absolument personne pour surveiller et que même, il faudrait un camion de CRS pour gérer cela s'il y avait des problèmes. Et bien non, cela ne dégénère jamais. Et du coup ces pratiques continuent tranquillement au fil des années.

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