Accéder au contenu principal

Lecture : Thanatos

L'été dernier, j'ai lu un roman de Ryû Murakami : Raffles Hotel. C'était le premier que je lisais de cet auteur japonais, l'histoire d'un photographe qui rencontre une actrice qui s'avère être folle, à Singapour. Cet hiver, je me suis acheté un autre roman du même auteur : Thanatos. Autant dire que j'ai été assez surpris en lisant le résumé : un photographe sert d'interprète une actrice complétement timbrée. Mais à Cuba ! J'imagine que ça change tout ...

Et effectivement, les deux romans n'ont pas grand-chose à voir, mis à part le style et la trame. Les deux actrices sont folles de façons complétements différentes. Coupée de la réalité, elle revit constamment la passion sadomasochiste qu'elle a connu avec son amant, la racontant de façon décousue, suivant le fil élimé de la pelote de ses pensées.

"(...) je me suis mise à pleurer, et tout en pleurant je regardais le maître et c'est en le regardant comme ça sans fermer les yeux que j'ai eu le premier orgasme de ma vie, c'est-ce pas, Maître, vous vous en souveniez ? vous vous en souvenez sûrement, vous vous souvenez toujours de ce qui vous arrange, ne vous faites pas d'illusion, j'étais loin de penser toujours toujours toujours et uniquement à vous, au contraire, toujours toujours toujours je vous oubliais en permanence, simplement je n'ai jamais pu vous le dire en face, pendant les deux ans et demi que j'ai vécu avec vous (...)"

Notez bien qu'elle ne parle pas à son maître, mais au photographe (qu'elle prend pour son maître, ou pour un envoyé de celui-ci, ou ...).

"je sentais que j'avais capitulé devant quelqu'un, que j'étais soumise, mais étrangement, ce n'était pas désagréable, pendant que je pensais cela, sans pouvoir m'arrêter de pleurer, je revivais la scène où je m'étais masturbée en vomissant, je me suis vue comme un animal, oui, un animal, un animal, sur un pont, ou sur un toit, qui crie d'une toute petite voix, ce n'était pas désagréable (...)"

Ici, l'actrice prend la voix de son amant.

"(...) moi, je ne fouette pas les filles jusqu'au sang, je n'aime pas forcer les gens à faire ce qu'ils n'aiment pas, je trouve ça vulgaire, en Europe et en Amérique le sadomasochisme est purement physique, par exemple il consiste juste à faire couler le sang, parce que depuis le Moyen Âge, entre les invasions, les annexions, les révoltes et les guerres, le temps leur a manqué pour le raffinement, (...) c'est pour ça que je ne bois pas la pisse des femmes, la pisse c'est de la pisse, le Dom Pérignon rosé ou le Veuve Clicquot Grande Dame ou le Krug, c'est le fruit du travail et du savoir-faire des vignerons français, on ne peut pas accepter de mélanger ça avec de la pisse, c'est comme les cons qui mangent du sashimi sur le corps de femmes nues, c'est vulgaire."

(Zut, j'ai des envies vulgaires ... enfin, au moins une !)

Commentaires

  1. C'est vrai, les sashimis sur un corps de femme nue, c'est vulgaire (alors que les makis, c'est très chic) !

    Soyons vulgaires, tant qu'on y prend plaisir !

    RépondreSupprimer
  2. Étrangement, le nyotaimori (tel est le nom japonais de cette pratique) est très peu courant au japon. Il a été pratiqué entre 2000 et 2004, mais semble abandonné depuis, principalement pour des raisons sanitaires (le corps humain réchauffant le poisson et accélérant le développement de bactéries). Nous voulions le faire pour notre prochain voyage au Japon mais nous n'avons trouvé aucun établissement pour.

    Cette pratique est fréquente uniquement aux États Unis et au Canada.

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour cette précision, Mlle Rose et M. Noir. C'est décevant, mais je ne comptais pas aller au Japon de toute façon. Je trouverais bien une volontaire sur place pour servir de support à sushis... (pas les yakitoris, c'est trop salissant !).

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Tombés au champ d'honneur

Quelques blogs de ma liste ont disparu du net ces derniers mois. Evanescence a tiré les rideaux de sa fenêtre, occultant Délice des Vices aux yeux des passants, ne laissant sa clé qu'à quelques initiés. Luna a fait de même quelques temps plus tard avec Le Corps de Luna , suite à un incident regrettable. L' Abricotière a, elle, fermé et supprimé Sur les branches de l'abricotier . Le blog de Sextuelle a lui aussi disparu sans prévenir, une triste perte. D'autres blogs ont été "temporairement fermés définitivement", nous faisant une grosse frayeur avant de revenir, certes plus sporadiquement. C'est le cas de Petite Française et de Douces tentations . Et puis il y a aussi ceux qui n'écrivent plus depuis longtemps. Il était donc temps de faire un peu de ménage dans ma liste de liens. Quant à moi, j'ai laissé passer mon premier anniversaire de blog sans même le remarquer ! Le premier billet de Ma femme préfère les blondes date en effet du 30 décem

Comment organiser des apéros libertins

On me demande fréquemment s'il existe des apéros libertins dans d'autres villes que Paris. Après de longues hésitations, j'en ai fait un à Rouen, ville où j'habite désormais. Vu son succès, par la qualité des discussions à défaut du nombre des participants, il y en aura sans doute d'autres. Cependant, je ne peux pas faire le tour de toutes les grandes villes de France. J'ai un métier et des enfants... Heureusement, organiser un apéro libertin n'est pas compliqué. Il suffit d'un peu de temps pour en monter un dans votre région. Tout d'abord, rappelons les grands principes de l'apéro-lib : Un apéro-lib est un moment de discussion autour du libertinage. On y vient pour faire connaissance, chercher des conseils, échanger des avis et parler de tout et de rien. Il n'y a aucune pratique sur place.  Pas de sexe, pas de branlette dans un coin, rien de rien. Du coup, pas besoin de dress code. On peut venir en sortant du bureau. On peut s&#

Fin, et suite

Ce vendredi a eu lieu le 66e apéro (qui portait le numéro 65, mais il y a eu deux numéro 61). Pour de multiples raisons, ce sera le dernier que j'organise. C'est la larme à l'œil que je suis sorti du bar pour la dernière fois, après avoir refermé cette page de ma vie. À quelques jours près, cette date marque aussi le dixième anniversaire de mes débuts libertins. Mais depuis deux ans, je m'interroge. Suis-je encore libertin ? Bon, en fait, la réponse est évidente : "oui". Mais c'est la question qui est mal posée. Ai-je encore envie de libertinage ? Et là, c'est plus compliqué. Clairement, j'ai toujours les mêmes rêves qu'à mes débuts. Rencontrer des femmes libérées, me sentir désiré, m'éclater à plusieurs, vivre des soirées décomplexées, m'épanouir dans une relation amoureuse et libertine à la fois. Mais justement, j'ai toujours ces rêves et je ne suis pas plus prêt de les réaliser qu'il y a dix ans. Certes, j'ai renc